La passion de la relation et de l’écoute thérapeutique :
journées d’expression picturale avec analyse possible des œuvres.
Le point commun entre le chant, le Feldenkrais, l’art-thérapie analytique, c’est la création de soi.
La passion de la connaissance de soi comme chemin d'autonomie et d'unification.
La passion de la relation d'empathie grâce à la voix chantée, au souffle créateur de son.
Les ateliers d’expression picturale s’adressent à tous, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées. Aucune qualification n’est requise. Nous procédons par jeux avec la peinture pour amener chaque personne à s’exprimer librement.
Prochains samedis d’expression picturale :
18 mai, 8 juin, 13 juillet, 9 août, 14 septembre, 12 octobre, 23 novembre, 7 décembre 2024, 25 janvier 2025
Près de Charny-Orée-de-Puisaye 89120
La relation individuelle est privilégiée au sein même du cadre collectif des ateliers. Les ateliers d’art-thérapie analytique par la peinture s’adressent aux adultes qui cherchent à se connaître en profondeur. L’analyse des œuvres a une visée thérapeutique, elle se fait en rendez-vous individuel.
Tarif pour une analyse : 45 euros
La passerelle entre le geste pictural et le geste vocal, c’est le souffle dans le corps, reliant les forces créatrices qui nous animent.
Le souffle précède et nourrit le geste, il donne l’impulsion de la couleur, de la forme. Le souffle peut être aussi porteur du son, il nourrit la résonance d’un mot, d’un mot dit, chanté, murmuré, exprimé.
En explorant les influences multiples de la voix, avec des jeux très simples partagés avec Anne et Claudine, nous interrogerons les variétés et différences de gestes, de couleurs, de formes, les possibilités d’harmonie, d’applications et de contrastes en peinture.
Prochains stages peinture et voix :
le dimanche 17 novembre 2024
au Forum 104, 1O4 rue de Vaugirard, Paris (75006)
Anne et Claudine Cheriez
Récital à deux voix
Dimanche 22 septembre 2024 à 17 h
Musée des Arts de la Table,
21230 Arnay-le-Duc
Stages de chant intégrant technique vocale, pratique de la paille (technique du « chalumeau »), interprétation et Méthode Feldenkrais. La passion de la relation grâce à la voix chantée, au souffle porteur de son.
Journées de chant, technique vocale et Feldenkrais
Prochains stages de chant et Feldenkrais :
1er-2 novembre 2024
28 février-1er mars, 2-3 mai 2025
Près de Charny-Orée-de-Puisaye 89120
27-28 janvier 2024
à l'Atelier du verbe, 75014 Paris
Lieu des cours : Atelier du Verbe,
17 rue Gassendi, 75014 Paris
ou Charny-Orée-de-Puisaye
Tel : 06 08 78 00 31
claudine.cheriez@gmail.com
La pratique picturale d'expression s'effectue ainsi : la personne s'exprime avec de la couleur, à partir d'un jeu avec de la peinture sur une feuille blanche. C'est un temps ludique de plaisir et de convivialité.
Selon la proposition de jeu de départ, la personne s'exprime avec des taches de couleur, des traits, des points sur la feuille... C'est ainsi mettre en lumière sa créativité.
De ce jeu, apparaissent des formes variées, et ce qui semblait n'être qu'un gribouillis se transforme peu à peu en une scène en images, de la même façon que se dessinent des formes avec les nuages dans le ciel.
J'ajoute que tout cela se pratique dans un esprit de convivialité, bonne humeur, respect de chacun, calme et bienveillance.
Prochains samedis d’expression picturale :
9 août, 14 septembre, 12 octobre, 23 novembre et 7 décembre 2024
25 janvier 2025
Près de Charny-Orée-de-Puisaye 89120
Au fil des années, j'ai vu le magnifique message de l'inconscient, avec ses angoisses, ses pulsions, ses phantasmes. Je n'ai en conscience jamais résisté à un symbole venu de cet inconscient venu se formaliser sur la feuille. Voir mon Enseignant, Gérald Quitaud, donner des analyses, m'intéressait grandement, au vu de ce que cela produisait de compréhension, de pacification chez les personnes. Cela m'a amenée à suivre la formation pour devenir art-thérapeute analyste. Cela m'a motivée pour apprendre à mon tour comment écouter et comprendre « l'autre ». Comment décrypter le langage de l'inconscient peint sur la feuille.
Devenir conscient et responsable de son inconscient, c'est « fou » comme projet, magique, enivrant. La façon que j'avais de peindre a peu à peu changé, les formes sont devenues plus structurées. La mise en mots d'un vécu particulier mis en lumière par l'inconscient est un accouchement symbolique, une mise au monde de soi-même. Dessiner en couleur la carte routière de l'aventure intérieure. Quelle merveille !
« Il n'y a progrès que dans cette attitude extrêmement active qui consiste à être présent face à la succession de nos états antérieurs. Je ne peux compter que sur moi-même. » Arnaud Desjardins, La voie et ses pièges.
Cela me fait penser à l'aventure du mouvement, celui qui se crée au rythme de l'exploration consciente du chemin intérieur de ce mouvement. Le souffle précède le son, l'inconscient guide et oriente l'action, bienfaiteur inconscient ! Celui que je veux écouter, que je veux voir et comprendre.
Créer sa vie, ce n'est pas être le produit de son histoire. On ne sait que ce qu'on peut mettre en pratique dans sa vie. Gérald Quitaud
Grâce aux dévoilements successifs mis en lumière par l'analyse, j'éprouve une confiance sans limites pour cet inconscient, véritable guide au cœur de l'art-thérapie analytique. L'inconscient analysé vient supplanter le démiurge qu'est le mental afin de me permettre de découvrir l'inconnu en moi.
Lorsque nous mettons des mots sur les maux, les dits-maux deviennent des mots dits et cessent d'être maudits. Guy Corneau
« L'inconscient est une réalité bien vivante, j'allais dire bien réelle, qui ne peut échapper au monde concret et qui est aussi naturelle que la conscience. Son aspect symbolique et subjectif ne peut en rien le retrancher de ce qu'on définit comme la réalité. Il est le représentant attitré d'une Réalité qui nous dépasse, certes, mais qui est pourtant notre réalité, celle que l'on doit découvrir pour évoluer et connaître l'essence ultime de toute chose. »
Gérald Quitaud, Créer, se créer
« Le praticien art-thérapeute peut accompagner chaque personne en l'amenant, par le biais de la médiation picturale, sur les chemins du bien-être en mobilisant en elle ses ressources créatives et expressives.
Les œuvres exprimées librement sont ensuite analysées si nécessaire, soit dans une finalité de découverte de soi en profondeur, de connaissance de soi, soit à des fins thérapeutiques.
L'expression picturale est aussi une pratique spécifique d'art-thérapie car elle est une vraie démarche de soin qui déjoue les conflits anciens, guérit des traumas et permet la libre circulation des affects et des symboles liés à l'histoire du sujet.
L'expression picturale consiste à utiliser tous les aspects de son vécu pour se connaître, évoluer et accompagner un processus de guérison en cas de pathologie physique, psychique ou ontologique.
L'art-thérapeute saura analyser les œuvres exprimées dans le contexte de la relation avec leur créateur. Nous considérons en effet comme une nécessité impérative de devoir décrypter les œuvres exprimées, comme il est fondamental de le faire pour les rêves et les symptômes. L'expression picturale ouvre les portes de la connaissance de soi en matérialisant les images issues de notre inconscient créateur. Il s'agit ensuite d'en saisir toute la richesse des contenus symboliques et affectifs. Alors le processus d'individuation amène une libération des tensions, renoue avec le jeu de la création, favorise le rapport à la vie et harmonise nos relations. »
Gérald Quitaud (Atelier Vert Lumière)
Semer de nouvelles graines pour produire de nouveaux effets
L’atelier s’adresse à toute personne désirant s’exprimer à travers la peinture et se connecter aux émotions et aux ressentis du moment. L’objectif est à la fois de laisser jaillir les formes et les couleurs de votre monde intérieur, et aussi de vivre la peinture dans sa dimension spirituelle.
Anne et Claudine interprèteront au cours du week-end plusieurs extraits de musique sacrée. C’est à partir de ces œuvres entendues en direct que les personnes pourront explorer la relation entre l’écoute et le geste pictural.
Puis peu à peu, au choix de chacun, nous nous relierons à notre propre souffle avec des sons très simples, intérieurs ou plus audibles, sans aucun défi, en jouant avec les mots et les sons, pour créer, et libérer la pratique de la peinture.
La passerelle entre le geste pictural et le geste vocal, c’est le souffle dans le corps, reliant les forces créatrices qui nous animent.
Le souffle précède et nourrit le geste, il donne l’impulsion de la couleur, de la forme. Le souffle peut être aussi porteur du son, il nourrit la résonance d’un mot, d’un mot dit, chanté, murmuré, exprimé.
En explorant les influences multiples de la voix, avec des jeux très simples partagés avec Anne et Claudine, nous interrogerons les variétés et différences de gestes, de couleurs, de formes, les possibilités d’harmonie, d’applications et de contrastes en peinture.
Pendant ces deux jours, à travers des ateliers ludiques autour de la correspondance voix/peinture, nous découvrirons une palette de sensations, de perceptions, de mouvements, de parties de soi parfois inconnues de notre conscience pour découvrir et peindre des chemins inconnus en soi.
« D’expérience, nous savons que la beauté est tout sauf une plate répétition du même; elle est chaque fois un « apparaître » dans la fulgurance de son élan. Son mode d’être est dans l’instant. Instant fugace, saillant, qui transcende l’écoulement du temps; et l’art n’est autre que cette suite illuminante de ces instants de dévoilement, de révélation, qui nous fait pressentir l’éternité, sans que cela n’enlève rien à son aspect pathétique. »
Œil ouvert et cœur battant François Cheng
Avec Claudine Chériez, mezzo-soprano, praticienne certifiée de la Méthode Feldenkrais
et Marie Lesur, Piano-accompagnement
Les prochains stages auront lieu
les 1er et 2 novembre 2024, 28 février et 1er mars, 2 et 3 mai 2025
atelier du Verbe, 17 rue Gassendi, 75014 Paris
27-28 janvier 2024
Deux ou trois jours pour explorer la palette de sa voix chantée, en explorer les contours,
les qualités, les résonances et les prolongements dans l'espace.
Partager, expérimenter, chanter ce qu'on "est", jouer "en Feldenkrais" pour développer une conscience affinée de soi en mouvement.
Le maître-mot de l'apprentissage est le jeu, comparable à celui du petit enfant qui babille, explore, s'exerce, expérimente, invente ce quil ne « sait » pas encore et fait des découvertes avec plaisir et joie. Jouer, c'est créer.
L'apprentissage du chant est une redécouverte par chacun de l'entièreté de son corps et de l'étonnant pouvoir du souffle. Les mouvements effectuent des connexions, ils créent et recréent des circuits neuronaux, ils créent et recréent des routines cognitives, ils font renouer lintention et l'action.
Ce sont la beauté et le mystère de chacun qui sont mis en mouvement et en son. La douceur en même temps que la force intérieure de chacun.
La voix, c'est aussi un rapport à l'instant, au présent. La magie, la fragilité et en même temps la sécurité de l'instant.
La trajectoire du son est une projection de sa pulsation intérieure. Travailler le corps-instrument comme le ferait un luthier, en affiner les contours, en conscientiser les qualités.
Dans ces stages, nous expérimentons la technique de « la paille ». Il s'agit de pratiquer ce que Benoît Amy de la Bretèque nous enseigne, à savoir l'équilibre aérodynamique. C'est l'équilibre des pressions de part et d'autre des cordes vocales. Cet équilibre permet la mise en vibration sans forçage des cordes vocales. Il est d'abord obtenu à travers une paille, et il conduit à un accord phonorésonantiel et à la beauté du chant.
Cette pratique nous offre l'expérience du confort vocal et de la conduite du souffle phonatoire.
« La fonction motrice, y compris les muscles eux-mêmes, participe à la coordination de nos fonctions les plus complexes. Cela n’est pas seulement vrai pour des fonctions plus développées comme chanter, peindre et aimer qui sont impossibles sans une activité musculaire, mais cela l'est aussi pour penser, se rappeler, mémoriser et ressentir. » Moshe Feldenkrais.
La Méthode Feldenkrais stimule en nous une inaltérable richesse. Richesse quant à notre palette de perceptions, quant à la qualité du mouvement relatif à une action, quant à la conscience de "soi dans l'espace". Retrouver l'aisance du bébé. Revenir à la source. La Méthode Feldenkrais et le chant cheminent de concert, avec la joie de se laisser surprendre à tout instant. Le souffle dans la voix est mouvement, geste.
« Être prêt à » est l'une des phrases-clés de la Méthode Feldenkrais.
« Au-dedans de nous, une présence à soi-même et une présence à la situation, une prise de conscience de soi et une prise de conscience de la situation, c'est la vigilance. Trouver la possibilité de conserver la conscience de soi tout en étant, en même temps, actif et conscient de ce qui se passe à l'extérieur de vous... » Swâmi Prajnânpad.
« D'expérience, nous savons que la beauté est tout sauf une plate répétition du même; elle est chaque fois un « apparaître » dans la fulgurance de son élan. Son mode d’être est dans l'instant. Instant fugace, saillant, qui transcende l'écoulement du temps; et l'art n'est autre que cette suite illuminante de ces instants de dévoilement, de révélation, qui nous fait pressentir l'éternité, sans que cela n'enlève rien à son aspect pathétique. »
Œil ouvert et cœur battant François Cheng.
« Le corps, c'est le défi lancé à l'esprit de prendre corps, de se réaliser, je dirais même, le corps est la réalisation de l'esprit. »
Où cours-tu ainsi, ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? Christiane Singer
Toutes les musiques sont les bienvenues pour offrir sa voix et partager
ce qu'elle a de plus précieux : son unicité
Le planning de chaque journée comprend des séances collectives de Feldenkrais, des séances individuelles avec l'accompagnatrice, des cours individuels de technique vocale et des moments tous ensemble.
Horaires indicatifs
1er jour, 13h30-19h,
2ème jour, 9h30-17h30 (Déjeuner tiré du sac)
Frais pédagogiques : 210 €
Hébergement et dîner du 1er jour
en gîte ou à l'hôtel
(Au clos de Charny, chambre d’hôtes - Ferme de la Plénoise -
Auberge du cheval blanc, Charny
- Gîte au village, Dicy - etc.)
Ma première prise de contact avec la Méthode Feldenkrais s'est faite lors d’un stage de chant. J’ai tout de suite vu, senti, l’impact des consignes de la méthode sur la voix, et sur tout de moi-même.
Beaucoup de rencontres m’ont nourrie. Dans la pratique de la Méthode Feldenkrais, l'échange est immédiat. En même temps que l’on reçoit, on apprend à donner ; l'échange conscient, c’est cet aspect qui m’a très vite intéressée.
Partir du plus petit mouvement, de son ressenti, de l'espace qu'il crée, pour aller vers le plus grand, l’universel, l’humain.
Ma pratique est basée sur mes découvertes personnelles successives, avec mes propres questionnements, mes propres zones inconnues.
C'est une façon d’accepter toute l’histoire de mon propre squelette, au gré de la découverte de ses « disfonctionnements », et de ses améliorations fonctionnelles possibles ; c'est une façon de voir globale, qui neutralise les blocages, qui invite à voyager dans toutes les directions, à explorer l’inhabituel pour découvrir d’autres façons de regarder.
Une attention particulière est portée au regard intérieur qui voyage, transforme. Le geste, le toucher, sont à l'écoute (c'est une écoute par le geste). De quelle façon je regarde ? Quel est mon point de vue ? Quelles différences est-ce que j'observe, afin d'optimiser mon apprentissage ?
Je ferais des rapprochements entre la pratique de mon métier de chanteuse, de « diseuse », et celle de praticienne de la Méthode Feldenkrais : toutes deux font appel à l’espace intérieur, à la capacité que nous avons d’être le plus unifié possible à l’intérieur de nous-mêmes.
Le cadre, les conditions, dans lesquels je donne un cours de chant sont très proches de l'espace et de l'écoute que je mets en mouvement quand je donne une leçon d'« intégration fonctionnelle ».
Le squelette chante sa mélodie cinétique, la mélodie du mouvement. Nous développons la lenteur, nous découvrons ainsi de nouvelles relations à l’intérieur de nous-même. Le squelette écrit sa mélodie dans le présent de chaque mouvement du quotidien.
Nous développons les capacités de mouvement pour agir, pour réaliser. Je m’adapte à la capacité du squelette, il n'y a pas de volonté ; pour le mot, c’est pareil.
J'adapte la position, l'attitude du jeu, sans crispation, sans effort. Je suis (du verbe suivre !) le chemin du mouvement, tout comme je suis le chemin que prend le souffle pour la voix. La volonté, sur un mot, lui enlève son sens, sa profondeur, sa direction, son essence, sa vie. La poésie, l’agencement, l’ordonnancement des mots, les résonances des uns par rapport aux autres, me rappellent le chemin vers la conscience du squelette, vers son essence, vers sa représentation. C'est mon allié privilégié, permanent, au service de tous les domaines de ma vie.
L’enseignement Feldenkrais, c'est « créer les conditions pour apprendre ».
L’interprétation d’une mélodie, c’est un processus, ce sont des approches successives, des interrogations, des prises de conscience successives, qui peu à peu, nous permettent de choisir telle couleur plutôt que telle autre, telle ou telle inflexion de tempo.
L’interprétation est personnelle, unique, tout comme la démarche ou la signature, l'écriture de quelqu’un. Le rapport au mot est personnel, le rapport au squelette aussi. J'ai la capacité de choisir, décider, quelle voix (voie) prendre, je peux faire des choix. Je peux utiliser mon regard, ma lucidité, la détermination qui s'ensuit, et qui n'est pas synonyme de volonté mais davantage de « libre-arbitre ».
Finalement, c’est au fil du temps rendre conscients des mouvements que nous faisons par intuition, naturellement, le corps sait pour nous ce qui est bon pour lui. Après plusieurs années de travail acharné de technique vocale, on m'a souvent dit : « oh toi, tu as une voix naturelle » ; pour moi, c’était comme si tout le travail fourni était tout à coup balayé, je n’avais aucune idée du compliment que cela pouvait représenter ! je n’avais aucune conscience de la qualité de ce que je faisais, le chemin me paraissait souvent très ardu, la Méthode Feldenkrais rend conscients les mouvements, les déplacements ; c’est une orfèvrerie, une dentelle, une porcelaine ciselée, une confiance en la réversibilité, en la maîtrise « naturelle » du mouvement harmonieux.
Sur cette voie de l’orfèvrerie, rien n’est jamais terminé, fixé, déterminé, ni défini à jamais, tout dépend de quoi j’ai besoin, à quel moment, pour quelle fonction. C'est l’adaptabilité au moment présent, l’accompagnement dans la seconde, la direction donnée par la musique, par le mot, et à l’intérieur de ces deux structures, une attention comparable et permanente au mouvement lui-même au service de « qu’est-ce que ce mot me dit, qu’est-ce que ce mouvement musical déclenche en moi, comment moi, je peux m’adapter à ce mouvement musical » ?
C'est une balance permanente, un jeu, une palette, entre une conscience accrue à tout ce qui se passe, une vision globale dans laquelle je fais des choix dans le présent et un abandon confiant à « ce qui se fait », à « ce qui doit être et doit se faire » si les conditions créées auparavant sont optimales. Les conditions sont optimales quand elles nous donnent la chance de pouvoir aller dans toutes les directions.
J’utilise les moyens que Moshe Feldenkrais a mis à notre disposition pour optimiser l’émission vocale. J’utilise également mon expérience scénique et pédagogique. Conduire une phrase musicale, jouer avec les équilibres de détente et d’action, de verticalité et de volume, de perception de l’ «intérieur» et de l’«extérieur».
L’aspect «fonctionnel» est privilégié. Par exemple, comment la lettre M se fait, le K, le T, la voyelle O, A, I, etc, ? Comment je m’y prends ? Les observations successives sont propres à chacun. En effet, et notamment, la forme de nos visages est pour chacun différente, notre façon de sourire est personnelle, celle d’ouvrir la bouche pour chanter aussi. Nous avons chacun notre façon de marcher, de rire, de parler.
Pratiqués d’abord dans la lenteur, les petits mouvements favorisent la fluidité. Comment, peu à peu, puis-je par exemple répéter cette même consonne très rapidement, sans, notamment, créer de tension ? Comment «moi», je m’y prends ? Comment puis-je gérer mon souffle pour chanter un son long, ou une vocalise, à l’intérieur d’un chant ?
Les gestes, les mouvements, précis, minimaux, donnent beaucoup d’efficacité dans la réalisation de ce que nous voulons faire. Dans tous les domaines de la technique vocale, nous pouvons jouer ainsi, avec le souffle, avec les voyelles et les consonnes, avec le volume, avec les graves, le medium et les aigus.
Un peu plus de liberté et d’indépendance au niveau technique nous rend heureux dans l’interprétation, dans le choix des couleurs, des nuances et de la signification de notre chant.
Arcabas, Les Anges chantant, 1985, acrylique sur toile, Musée Arcabas en Chartreuse
Les mots m'apparaissent comme étant le squelette du langage, avec des syllabes qui les composent, tout comme les os composent notre squelette.
Ce sont les articulations des mots les uns par rapport aux autres qui définissent le sens d’une phrase. C’est l’organisation optimale des composants du squelette qui va rendre le geste agréable, facile, dans tout acte de la vie quotidienne – se lever, s’asseoir, marcher – ainsi va naître la poésie du mouvement comme celle des mots.
J’accompagne le mot, j’accompagne le mouvement. On s’adapte au mot, le mot nous guide, son sens nous donne une direction. Le visage, l’instrument-voix, l’ouverture à l'intérieur de la bouche, s’adaptent au sens du mot, à son contenu, à ce qu’il véhicule. Les mots nous guident, nous portent, nous transportent, nous font nous élever, comme le fait la poésie. Avec eux, on peut s’exprimer ; les os, eux, nous supportent ; le support du squelette nous permet de nous alléger. Bien organisés, ils permettent au mouvement d’être optimal, favorisant la santé, développant nos capacités.
Je me laisse traverser par le sens du mot, par sa fonction, son contenu, par ce qu’il véhicule dans mon imaginaire. Je me laisse exister par la fonction du squelette. Son rôle est de résister à la gravité. Il n'y a pas d’entrave de l’autorité, de la volonté. On ne peut « passer outre ». Je tiens compte de ce qui est là, maintenant, dans le présent (« principe de prise en compte de la réalité »), je tiens compte de la capacité de mon squelette, on part de cela. On ne peut faire plus qu’il ne peut.
On ne peut forcer un mot à être autre chose que ce qu’il représente dans le vécu de celui qui l’émet. C’est là où la façon de dire, de chanter, est personnelle et prend tout son intérêt. C’est relié à la personne, à la totalité de la personne. J’accompagne chaque mot, je suis tout entière avec lui, jusqu’à sa résolution. Le rapport au mot est sensuel, sensoriel. Que vont mettre en évidence, éclaircir à l’intérieur de moi, l’imaginaire, le film, que le mot déclenche en moi ?
Je suis attentive au mot en soi, à son sens profond, à ce qu’il éveille en nous, à l’espace qu’il crée à l’intérieur de nous-mêmes. Il prépare le chemin de la voix chantée, il aide à en dessiner le sillon.
Je me souviens d’une professeur de chant qui me dit un jour, « ne mets pas la tête en avant comme cela, ce sont les gens intelligents qui font cela, mais c’est trop » ! contente d’être « intelligente » (!), je me suis évertuée depuis ce jour à ne pas trop « lever la tête ».
Or, la mobilité de la nuque est nécessaire, il n'y a rien de fixe: tout est possible, même « lever la tête »!. Car avec la Méthode Feldenkrais, je découvre que la position de la tête qu’intuitivement j’avais adoptée était, pour certaines notes, tout à fait juste, l'émission étant en réalité plus proche de l'optimal, du confortable, du facile; j’en ai la mémoire très précise, et c’est ainsi qu’aujourd’hui, avec, dans l'esprit, la sensation de « tout est possible », et sans « interdit », je me sens plus en relation avec ma colonne dorsale et lombaire. Finalement, mon corps n’était pas stupide !
Une autre, au tout début de mes études vocales, m’obligeait à mettre ma bouche en avant pour faire le son « ô », un vrai cauchemar ! je résistais, jusqu’au jour où, lasse, je me suis arrangée pour « faire des ô » à ma manière, totalement différente, par esprit de « résistance », sans doute, et mes ô devenaient plus des « a » que des « ô » . La Méthode Feldenkrais m’a appris à ne JAMAIS forcer, ni pour moi-même ni pour les autres. Tout d’abord, la règle est de respecter le fonctionnement premier, – aller dans le sens du mouvement habituel, puis amener la personne peu à peu à découvrir qu'elle a d'autres possibilités – dans mon cas, je ne parvenais pas à mettre la bouche assez en avant, quelles stratégies aurais-je pu alors utiliser ?
Pour un mouvement que « l’on n’arrive pas à faire », un autre chemin est possible. Explorer juste à côté, juste en dessous, juste au-dessus, faire tout petit, ne pas fragiliser la personne, ne pas l’obliger à faire un mouvement qu’elle ne connaît pas, mais lui montrer que, peut-être, à l’origine de ce mouvement, un autre choix peut être fait. Le résultat n’importe pas, le chemin qui mène à la réalisation du « ô » est plus important, car il enclenche toute une chaîne d’intentions, avec la conscience de ce qui se passe, et donc avec la capacité d’être créatif quant au résultat, d’être différent de ce qu’une autre personne a projeté sur vous.
La position de la tête était-elle la meilleure pour amener librement, sans tension dans le cou, les lèvres assez en avant pour faire le son « ô » ? Quel était le mouvement de la mâchoire inférieure ? Mon ventre n’était-il pas tendu, à force de « vouloir faire » ? Etais-je reliée, dans la sensation, avec mon périnée ? Quel lien pouvais-je établir à l’intérieur de moi entre le périnée et l’intérieur de la bouche ?
Un jour, je dis à mon professeur de chant préféré, « je me sens "haut" », il me répondit : « feel down » (!!) Mais COMMENT devais-je faire ? Bien sûr, l’état émotionnel dans lequel j’étais très certainement ce jour-là induisait cette sensation de me sentir « trop haut ». La Méthode Feldenkrais m’aurait par exemple proposé de sentir la relation entre mes pieds au sol et l’articulation de la hanche. Étaient-ce les coussinets ou le talon qui touchaient le plus le sol, quelle était la relation du sol avec le genou ?
Aurais-je pu, par exemple, bouger un tout petit peu la tête, pour dire un tout petit « oui » de la tête, pour sentir les premières vertèbres cervicales et sentir peut-être son effet sur le diaphragme et sur tout de moi-même ? J ’aurais pu aussi frotter l’ongle de mon pouce sur les dents du bas afin de sentir la différenciation possible entre les deux mâchoires, sentir le chemin que prend la mâchoire inférieure, sentir la langue en relation avec la position de la tête, être attentive au regard qui mobilise telle partie du corps plutôt que telle autre…
Voilà ce que j’ai découvert, ce sont des moyens d’explorer d’autres positions, d'autres enchaînements. Rien n’est fixe. Apparaissent des moyens de me sentir plus autonome, plus libre de faire mes propres choix quant à mes « postures ». La posture étant, en langage Feldenkrais, l’endroit d'où je peux aller dans toute direction sans avoir à me ré-organiser , ou en tout cas, en ayant à me ré-organiser le moins possible – la mobilité au service de l'aisance et de la créativité.
Les prochains stages chant-Feldenkrais auront lieu
les 1er et 2 novembre 2024,
28 février et 1er mars, 25 et 26 avril 2025
Près de Charny-Orée-de-Puisaye 89120
Claudine Chériez, mezzo-soprano, aborde très jeune la musique avec le piano, puis elle étudie le chant auprès de Daniel Ferro (Juilliard School of New York). Avec René Jacobs, elle étudie le répertoire baroque, le Lied avec Paul von Schilawsky, l'opéra romantique avec Jianfranco Rivoli, la mélodie française avec Camille Maurane. Sa rencontre avec le metteur en scène Alain Garichot a été décisive dans ses choix d'interprète des différents répertoires.
Abbaye de Royaumont, 1995
Sur scène, on a pu l’entendre dans: Cosí fan tutte (Dorabella) et Betulia liberata (Carmi) de Mozart, Cendrillon (Dorothée) de Massenet, Télémaque (Mérione) et Orphée et Eurydice (Eurydice) de Gluck, Tamerlano (Irène) de Haendel, La Calisto (Diane) de Cavalli, Le nozze di Figaro (Marceline) de Mozart, La scala di seta (Giulia) de Rossini, Carmen (Carmen) de Bizet, The knot garden (Thea) de Michael Typett, La Périchole (La Périchole) d’Offenbach, etc... sous la direction musicale de Antonio de Almeida, Nicholas Cleobury, Jonathan Darlington, Patrick Fourniller, Roy Goodman, Jean-Claude Malgoire, Philippe Nahon, Joseph Lamarca, Jean Périsson, Claude Schnitzler, Bernard Tétu, etc...
Dans ses concerts, elle réalise une forme de communion entre le geste et la voix, entre l'espace et le mot, avec une attention particulière portée au regard et à l'écoute.
Elle interprète le répertoire de musique sacrée (Vivaldi, Bach, Mozart, Heandel, etc.) et se produit également en récital où elle apprécie la proximité du public avec lequel elle partage notamment la poésie et le sens des mots.
Elle enseigne également la technique vocale, l'interprétation, et elle initie les enfants à l'opéra. (Paris, Lisbonne, etc.). Dans son enseignement du chant, la méthode Feldenkrais, par son universalité, lui offre des moyens supplémentaires de compréhension, d'écoute, et d'efficacité.
Orphée aux Enfers, Offenbach. Opéra de Nancy. 1989
Depuis une quinzaine d’années Claudine Chériez pratique l’art-thérapie pour son propre développement personnel. Puis elle s’est formée à son tour (formation Gérald Quitaud, Atelier Vert Lumière, Saint-Étienne) pour accompagner les personnes dans ce processus de découverte de soi en utilisant la peinture comme témoignage de l’inconscient créateur en nous.
Claudine Chériez, certifiée de la Méthode Feldenkrais, établit des parallèles entre la Méthode et sa recherche vocale pour la préparation de ses concerts. Elle établit des liens entre la construction de repères corporels et vocaux, l'ajustement permanent des résonances de la voix pour une émission optimale, et l'organisation, la représentation du squelette. Cette représentation, cette conscience, font émerger une présence à soi-même et à sa voix de plus en plus subtile. C'est un émerveillement de sentir que l'organisation « possiblement » optimale du squelette est toujours à développer. Cette organisation donne de l'énergie, de la sécurité. On peut se reposer en toute confiance sur ce vécu. Le son prend du volume, sans rien faire de spécial, dans l'aisance, seulement en étant attentive à son squelette, à ses appuis au sol, à la liberté de la nuque. La Méthode Feldenkrais et le chant, sont, de mon point de vue, une forme d'artisanat. Un artisanat à vivre dans le présent, dans la continuité, l'exigence, la patience et l'humilité.
Sa responsable pédagogique de formation: Myriam Pfeffer, formée directement par Moshe Feldenkrais dans le premier groupe qu'il a constitué en Israël et dont elle a été l'instigatrice, fut sa proche collaboratrice et l'assista jusqu'à la fin de sa vie active. Elle a introduit la Méthode Feldenkrais dans l'ensemble des pays francophones d'Europe.
Depuis 1985, Myriam Pfeffer a dirigé, en France, 12 cycles de formation. Parallèlement, elle enseigne dans de nombreuses formations en Europe, en Israël et aux Etats-Unis.
Grâce à son ouverture à plusieurs cultures, à sa réceptivité toujours en éveil et à sa grande expérience personnelle, Myriam Pfeffer façonne et adapte les séances aux besoins des élèves auxquels elle s'adresse. Tout en apportant sa propre originalité et sensibilité, elle transmet la technique et la réflexion de Moshe Feldenkrais, dans l'écoute et le respect de l'autre.
« À ce stage, j’ai apporté plusieurs partitions, en particulier un air de Mascagni, extrait de Cavalliera Rusticana. C’est d’abord de l’interprétation, il faut se pénétrer du contexte, incarner le personnage, habiter cette femme qui est désespérée.
« Ce que je ressens à travers les orientations que me donne Claudine, c’est l’impératif absolu de laisser sortir mon énergie, de me rendre disponible, de me laisser transcender par les émotions que suscite la blessure intime que vit cette femme. À travers ses gestes et son regard, Claudine impulse et me transfère de l’énergie. Je monte vers les notes aiguës, j’ai chaud, je me sens happée, une impression de force. Et là, il se produit autre chose que je n’avais pas imaginée, elle m’ouvre une porte supplémentaire.
Là, me dit Claudine, il faut que tu respires avant, ne l’aborde pas trop fort. Tu auras tout le temps de monter plus haut, laisse-toi porter par ton souffle.
Claudine esquisse elle-même ce son qui évoque un immense cri de douleur. Je me dis : ça n’est pas possible, ça ne sortira jamais, ça n’est pas possible de faire autant avec si peu. Le chemin paraît bouché, ou alors il faudrait couper des arbres entiers. Mais non… il suffit d’écarter légèrement quelques lianes. Si peu d’effort… Je pénètre soudain dans une clairière, tout étonnée. C’est magique ».
Anicée
« Mon expérience, au sein des stages avec Claudine Chériez, c’est une voie originale d’apprentissage du chant qui emprunte la Méthode Feldenkrais (1904-1984), praticien et théoricien de la neuro cognition, inventeur de la « prise de conscience par le mouvement ».
Le recours articulé à une didactique du chant, fondée sur l’expression de capacités souvent insoupçonnées par les chanteurs eux-mêmes, et à des exercices choisis de motricité et de respiration issus de la Méthode Feldenkrais, produit d’impressionnants « courts-circuits d’apprentissage.
Cette voie permet à chacun et à tous de s’autoriser à une expression singulière, qui est d’abord don à soi-même.
Au lieu d’envisager l’apprentissage du chant comme celui d’une technique en soi, cette voie repose sur la démonstration sans cesse renouvelée que le chemin du mouvement corporel et le chemin de la voix se cherchent et se trouvent à travers un même processus : celui par lequel progresse la « présence à soi », celui par lequel aussi progresse l’amour de soi - un amour qui n’est pas narcissique, bien au contraire, mais image valeureuse de soi »
Francis
« Quel bonheur que ces deux jours de stage dans cette maison, ce lieu que Claudine a délicieusement aménagé depuis des années dans un coin de campagne tranquille…
Et quelle chance pour un débutant complet comme moi de pouvoir participer à un stage avec quelques chanteurs expérimentés qui font tout de suite ressentir la beauté à laquelle on peut accéder… certes avec beaucoup de travail ! Et l’intégration harmonieuse du Feldenkrais et du chant facilite la découverte de son espace vocal personnel. Le professionnalisme, l’attention et la bienveillance de Claudine et de Pascale dans les petits cours individuels pris tour à tour permettent une mise en confiance, une progression rapide et de ressortir avec une motivation à 120 %. Un grand bravo et merci à toutes les deux ! »
Arnauld
La Méthode Feldenkrais est une méthode d’apprentissage dont la prise de conscience par le mouvement est l'axe principal. Tous ceux qui souhaitent se rapprocher le plus possible de leur potentiel optimal découvriront une méthode capable d'affiner la connaissance de soi en mouvement.
Sont développés le sens tactile et kinesthésique, l'orientation spatio-temporelle, l'écoute, le discernement. L’imagination créatrice, la curiosité, la capacité d’adaptation, le plaisir du jeu sont réveillés, stimulés. Tous les sens sont sollicités dans la Méthode Feldenkrais, le toucher, la vue, l'ouïe, le goût, le sens olfactif.
Une meilleure qualité de présence et de mouvement émerge, grâce à des séquences de mouvements faciles mais inhabituels, ludiques, exécutés sans effort. Ainsi, plus de disponibilité dans le corps le rendront plus sensible, libre et léger, prêt à s’exprimer, interpréter, danser, chanter, ou simplement agir.
Les séances individuelles d'« intégration fonctionnelle » sont données par le praticien qui dialogue par le toucher avec l’élève. Ces séances mettent en lumière certaines relations ou habitudes fonctionnelles ou disfonctionnelles (souvent source de fatigue ou de douleur) difficiles à déceler seul. De nouvelles possibilités de mouvement, voire de nouveaux comportements plus satisfaisants pour vous-mêmes, vous sont proposés par le praticien, riche de sa propre expérience sensori-motrice. Les séances individuelles et collectives sont très complémentaires; ce sont les deux versants de la Méthode Feldenkrais.
La Méthode Feldenkrais façonne un terrain, des conditions idéales, pour de nombreux apprentissages, enseignements, arts et techniques. Se crée un vécu indispensable pour des métiers tels que psychomotricien, psychothérapeute, orthophoniste… professeur de yoga, d’arts martiaux, ou encore, acteur, danseur, musicien, chanteur, etc.
La Méthode ne se substitue ni n’écarte aucune autre méthode ni concept, mais les enrichit et les féconde. Elle ne vise pas un conditionnement spécifiquement adapté à telle ou telle fin en particulier. Les potentialités naturelles d’expression, d’ouverture, d’écoute et de vigilance de la personne, de présence à soi-même et d’attention aux autres sont développées. L'éveil du sens tactile-kinesthésique (l’appareil moteur et sensoriel) permet ainsi l’émergence de nos capacités dans un registre varié, différencié, fin et précis.Cet apprentissage favorise considérablement l'autonomie grâce à de nombreuses alternatives, il conduit à trouver une image de soi dynamique. Les répercussions de cet enseignement sont notamment de dépotentialiser les automatismes et d’affronter les circonstances de la vie avec plus de souplesse et de meilleures chances.
Coordination et richesse de nos mouvements sont favorisés par la Méthode Feldenkrais. La « prise de conscience par le mouvement » développe une présence à soi et à ce que l’on fait, elle permet de lier ses intentions à ses actions, et d’enrichir l’image de soi.
Quels que soient l’âge et les limitations dues à l’histoire de chacun, chacun peut aller vers un mieux-être, au quotidien (en diminuant les douleurs de dos, en permettant de rester debout ou assis sans fatigue, pour se lever, tourner, etc.), et dans tous les domaines de sa vie, qu'elle soit sportive, artistique, etc.
Retrouver l'étonnement, l'émerveillement de l'enfance.
• Sentir la relation entre la colonne cervicale et tout le reste de la colonne vertébrale, en retrouver la mobilité, la disponibilité,
• Assouplir la cage thoracique et jouer avec la respiration,
• Développer la conscience du bassin, centre de force,
• Relier la force des jambes au reste de nous-mêmes,
• Jouer avec le regard, les implications sur le mouvement
Le sens tactile kinesthésique propre à la Méthode Feldenkrais, ce sens, en devenant de plus en plus conscient, a une fonction importante dans notre orientation spatio-temporelle. Nos découvertes intérieures seront d'autant plus précieuses que ce sens tactile kinesthésique sera développé de façon subtile et consciente.
« La méthode Feldenkrais offre des moyens pour mettre en lumière, au présent, un potentiel insoupçonné,
Cette méthode, portant le nom de son créateur Moshe Feldenkrais, physicien et assistant des scientifiques Joliot-Curie, est reconnu internationalement, elle permet d'améliorer la flexibilité, la coordination, l’image de soi en apprenant ou en ré-apprenant les mouvements de la vie de tous les jours. Chaque personne, à tout âge, peut pratiquer cette méthode pour un fonctionnement de soi plus adapté et plus harmonieux, pour favoriser un mieux-être au quotidien ainsi qu’une meilleure relation avec soi-même, les autres et l’environnement. Les leçons de PCM (Prise de Conscience par le Mouvement), et d’IF (Intégration Fonctionnelle), définissent les deux aspects complémentaires de cette pratique. Climat de confiance et sécurité, analogue à celui du jeune enfant qui apprend tout en jouant, caractérise les séances individuelles ou collectives.
l’IF correspond aux leçons individuelles de la Méthode Feldenkrais.
Cela consiste en un dialogue sensoriel doux et respectueux de la personne entre les « mains » de l’enseignant et l’élève. C'est un processus d'apprentissage. Peu à peu, le fait de prendre conscience de sa structure, de prendre conscience de son fonctionnement, amène la personne vers plus de confort au quotidien.
Avec les mains, le praticien agit comme un guide et permet à la personne d'identifier ses habitudes fonctionnelles. Il donne la possibilité d'assimiler des gestes plus naturels, puis progressivement de modifier certains des mouvements quotidiens : la personne est ainsi plus mobile, plus disponible.
Se développent peu à peu une conscience d’être différente, une conscience de soi dans l’espace et en relation avec le monde extérieur, et une sérénité accrue.
Il s'agit de séances collectives de « Prise de Conscience par le Mouvement ». Des mouvements faciles, variés, habituels, puis inhabituels, sont proposés aux élèves. Ces explorations sont source de joie et de plaisir de découvrir.
Les séances, individuelles ou collectives, se pratiquent en tenue souple, style jogging ou autre.
Tels les axes ou les engrenages d'un mécanisme, le rôle des articulations est de permettre une meilleure répartition de l’effort et de démultiplier nos forces. Nos mouvements sont généralement « handicapés » par de mauvaises habitudes de fonctionnement, par des traumatismes, et par une tendance à isoler les différentes parties de notre squelette. La mobilité de ces articulations est réduite, nos gestes sont limités par des efforts inutiles pour agir. C'est notre confort et notre efficacité de mouvement qui sont ainsi diminués.
À l'usage, on éprouve un sentiment de légèreté et d’efficacité dans les gestes et les déplacements de la vie quotidienne, également dans les pratiques artistiques ou sportives. On goûte peu à peu à la mobilité articulaire. Le cerveau et le squelette de l’être humain sont conçus et organisés pour le mouvement. Les os déterminent la solidité de la structure, les articulations, selon leur configuration et leur degré de mobilité, permettent le mouvement dans les trois dimensions.
L'espèce humaine s'est façonnée en un long processus ; de nombreuses étapes ont été nécessaires pour que l’homme accède à la position debout, à la marche, au langage et à la pensée.
Ces différentes étapes d'évolution se retrouvent dans le développement du jeune enfant. Il ne s'agit pas d'une régression mais, au contraire, d'une exploration de l'essence du mouvement, d'une réappropriation d'enchainements dont le corps a gardé la mémoire. Il s'agit de recréer la voie vers la souplesse des articulations, vers la fluidité des gestes. Nous retrouvons ainsi le contact avec notre propre corps, avec la capacité d'ouverture, d'élargissement de notre horizon, de communication avec notre environnement, d'apprentissage et de création.
Pour se réaliser naturellement et sans effort, la respiration nécessite une ouverture, une mobilité et une grande liberté thoracique. La cage thoracique est en effet le siège non seulement de la respiration, mais aussi de nos émotions ; c'est encore un endroit de résonnance pour la voix. La pratique de cette méthode est ainsi une clé pour une vie émotive et créative libre, riche et épanouissante.
La respiration est articulée autour d'une structure jouissant d'une grande finesse et pouvant être très mobile. Elle est une véritable charnière entre les énergies venant de la tête ou du bassin permettant une meilleure intégration et une meilleure globalité des mouvements au quotidien dans le respect de la nature même de la colonne vertébrale.
Des moyens tels que l'extension, la flexion, la torsion, permettent à la colonne vertébrale de développer sa mobilité dans l'action. Cette colonne vertébrale est une chaine articulée dont la représentation riche et différenciée augmente sa fonctionnalité en rapport avec le bassin, les jambes, les bras et la tête.
La prise de conscience des charnières fondamentales de cette chaîne articulée tend à faire émerger une unité de fonctionnement propice à l'action dynamique, libre et consciente.
Moshe Feldenkrais (né en 1904 en Ukraine - mort en 1984 à Tel-Aviv) était un physicien britannique d'origine ukrainienne, qui fut l'un des introducteurs du judo en France dans les années 1930 et mit au point, dans les années 1950, une méthode de soins non-conventionnelle, réalisant une synthèse entre les dernières découvertes de la science moderne et la culture traditionnelle orientale
À l'âge de 14 ans il émigre en Palestine. De 18 à 28 ans il vit à Tel-Aviv où il travaille, poursuit ses études et pratique le football. Il se blesse alors au genou.
Moshe Feldenkrais arrive à Paris en 1928 où il étudie la physique, les mathématiques, la mécanique et l'électricité. Il obtient un diplôme de Docteur en sciences physiques et un diplôme d'ingénieur en mécanique et électricité. En 1938, il travaille avec Frédéric Joliot-Curie, dont il est assistant.
Moshe Feldenkrais rencontre Jigoro Kano à l'occasion de conférences données par le fondateur du judo lors de deux séjours en France en 1933 et 1934. Il se met à pratiquer ce sport, qu'il contribue à introduire en France, et devient l'une des premières ceintures noires de judo en France.
À son invitation, Mikinosuke Kawaishi quitte Londres pour venir enseigner le judo en France. Passionné par ce sport, Feldenkrais fonde en septembre 1936 le Jiu-Jitsu Club de France, dont Jigoro Kano est le président d'honneur. Il écrit deux livres sur le judo.
En 1940 alors que Paris est occupé, Moshe Feldenkrais part pour l'Angleterre. Il travaille alors pour l'amirauté britannique. Il aurait fait partie de l'équipe qui met au point le sonar.
Il continue en même temps la pratique et l'enseignement du judo. Il commence à s'intéresser très fortement au développement humain et au mode d'apprentissage des enfants, inspiré en partie par l'observation des enfants dans le cabinet pédiatrique de sa femme, Yona Rubenstein.
Après un accident grave sur son genou déjà blessé, Moshe Feldenkrais se voit proposer une opération dont les chances de succès sont estimées à 50%.
Il préfère éviter l'intervention et étudie tout ce qui a trait à la santé et à la guérison : anatomie physiologie, neurophysiologie, psychothérapie, exercices de rééducation, pratiques spirituelles, yoga, hypnose, acupuncture. Feldenkrais réussit à marcher de nouveau sans avoir besoin d'opération. Il reprend même sa pratique du judo. Postulant que nous fonctionnons selon l’image que nous concevons de nous-mêmes, il choisit le mouvement comme mode d’apprentissage et de connaissance de soi. Après des mois d'observation minutieuse et d'exploration de très petits mouvements, il aurait redécouvert et affiné le processus d'apprentissage utilisé par les jeunes enfants pour acquérir la marche. Selon lui, le fait de prendre conscience de comment l'on bouge peut être une clé pour se soigner voire fonctionner mieux.
Plus tard un ami qui souffre du dos, lui demande si le même processus ne pourrait pas l'aider. C'est ainsi que Feldenkrais aurait découvert l'efficacité de sa méthode. Selon Moshe Feldenkrais, le développement et l’affinement du sens tactile-k est le moyen privilégié pour se libérer du poids des habitudes dérangeantes, pour une modification de l’existence et pour s’humaniser. Cela suppose de vivre pleinement l’expérience de mouvements faciles, aisés, tout en diminuant l’effort, en la transposant dans l’imagination dynamique pour refondre l’usage de nos sens. Ceci va animer, ou réanimer, notre système sensori-moteur, celui de la sensibilité et du mouvement qui caractérise le vivant.
Moshe Feldenkrais a compris que l’ancrage dans la réalité concrète de notre corps vécu (et non d’un corps physique extérieur) est le point de départ le plus rigoureux de toute pratique, méthode et changement psychologique.
Les individus acquièrent une ouverture du senti et une liberté de mouvement, ainsi qu’une justesse d’accord entre leur structure et leur fonctionnement, une malléabilité, et une disponibilité à l’égard de soi-même, des autres et de l’environnement.
Il développe ainsi une méthode, à travers le toucher et le mouvement, pour faciliter le retour à la santé et l'apprentissage qu'il appellera plus tard : Intégration Fonctionnelle. Il donne alors des leçons de Prise de Conscience à travers le Mouvement.
En 1950, Feldenkrais retourne à Tel-Aviv. Il devient le premier directeur du département électronique de l'armée israélienne. Peu de temps après il aurait été sollicité pour s'occuper du Premier ministre Ben Gourion qui souffre de mal de dos chronique et de problèmes respiratoires. La santé de Ben Gourion se serait améliorée de façon étonnante et aurait fait la réputation de Moshe Feldenkrais. Il commence à enseigner sa méthode pendant les années 50 et 60.
Il continue ensuite aux États-Unis pendant 11 ans. Il forme ainsi un grand nombre de praticiens à San Francisco puis à Amherst, dans le Massachusetts.